D’Oulan-Bata à Oulanbaataar

Des plaines majestueuses du pays aux villes grandissantes, la Mongolie est un pays en pleine mutation.

Oulan-Bator, sa capitale, évoque chez le voyageur des images de Nature et de Liberté foudroyantes. Pourtant, cette ville accueille désormais la moitié de la population du pays. La yourte, habitat ancestral de la steppe, y côtoie buildings, zones industrielles et friches de béton, souvenirs de l’ère soviétique.

Pourquoi cette nécessité de s’entasser en ville dans un pays si vaste, à densité si faible ?

Pour le comprendre, il faut s’éloigner de la capitale. Puis y revenir, au gré des aléas de la piste, de Khorgo à Kharkorin en passant par Tsetserleg, riche de rencontres avec ces nomades fiers et ardents à préserver leur mode de vie.

C’est ce retour à UlaanBataar, qui aide à comprendre la sédentarité galopante… Quitter ces forêts brûlées -sauvagement- pour récupérer le bois de chauffage, véritable nécessité dans la capitale la plus froide au monde, rechercher en ville un nouvel Eldorado puis, face à une réalité économique tout autre, se résoudre à accoler leurs yourtes les unes aux autres. Proches de ces décharges sauvages, drames écologiques de cette mutation.

Dans ce dédale architectural, on ne peut que s’interroger sur cet étrange paradoxe. Loin des steppes et de la solidarité nomade, cette concentration massive d’hommes ne risque-t-elle pas d’entraîner plus d’individualisme que de solidarité, pour survivre dans une économie des plus difficiles ?